Eruption Etna - Sicile - Scan argentique - novembre 2002. Nous marchons vers le cratère adventif et actif, remontons la fissure et pénétrons dans ce petit cratère. Il était encore actif au tout début de l’éruption il y a deux jours, puis il s’est éteint après quelques soubresauts. Une épaisse couche de cendre salvatrice l’a partiellement recouvert, autorisant notre intrusion. Nous nous approchons de sa crête la plus haute, au pied des explosions phréatiques en cours. Là, à portée de bras, une petite fissure laisse encore s’échapper le souffle de l’enfer. Il est tellement brulant que les parois de la fissure en deviennent rouges. En s’arcboutant à la crête, la pointe de nos chaussures s’enfoncent dans la cendre jusqu’à toucher les couches brulantes, nos semelles se décolles…nous obligeant à reculer. Devant nous, les explosions sont hypnotisantes, immenses avec leur 500 m de haut, on sent leur chaleur sur nos visages. Nous restons vigilants, les impacts de bombes autour de nous délimitent la zone dangereuse. Plus tard, une explosion plus forte que les précédentes, sous un angle inhabituellement rasant, fera retomber à quelques mètres de ma position une grosse bombe pâteuse et rougeoyante d’une dizaine de kilo. C’est passé très près ! Nous reculons mais quel spectacle, je ne peux me décoller de cette vision apocalyptique et nous restons une bonne partie de la nuit. Quel plaisir d’être le premier humain à marcher sur cette terre tout juste née ! - novembre 2002